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urandot, Isolde, Leonore de la Force du destin, Aïda : quatre rôles en quelques mois. La critique italienne fête en Maria Callas une voix phénoménale et salue un tempérament artistique hors du commun. Les étranges qualités de timbre de la soprano qui feront bientôt le sujet de débats animés, ne sont pas encore sur le tapis : les discussions n'apparaîtront qu'avec les débuts de Callas à la Scalla. Impressionné par les Aïda qu'il vient de diriger à Turin, Tullio Serafin recommande Callas au directeur artistique du Teatro Comunale de Florence. La parole d'un chef d'orchestre aussi estimé que Serafin est d'or, et Francesco Siciliani engage Callas pour interpréter Norma. Nouveau rôle, nouvelle occasion pour la chanteuse de constater que son travail avec Serafin lui ouvre les portes d'un monde nouveau Elle avouera plus tard : "Serafin m'a prouvé qu'il y une raison à tout. Derrière un trille, ou la moindre fioriture, se cache une intention, et une pause peut être plus significative qu'une note…Ces choses sont le reflet de l'état d'âme du musicien au moment de la composition."

Ainsi, rôle après rôle, Serafin éclaire chaque mouvement, chaque mot, chaque respiration pour Maria. "Il m'a appris, ceci est la base du bel canto, à ne jamais prendre une note ni par-dessous, ni par-dessus, mais à l'attaquer de face? Il a mis en évidence l'existence d'une mesure rythmique propre à chaque oreille humaine. Une note trop longue n'est plus valable après un moment, il faut juger du bon moment pour la fermata. Si deux fermate sont trop proches l'une de l'autre, apprendre à ignorer l'une d'elle, etc."

1948
1949 > 1950 > 1951 > 1952

Novembre 1948 : le triomphe de Norma marque un pas décisif dans la carrière de Callas. L'appréciation de Serafin sera mieux qu'un diplôme, un détonateur qui permet de passer à une vitesse surmultipliée, d'autant que, si la soprano acquiert à cette époque une certitude artistique, elle souffre, sur le plan personnel d'une grande solitude. Après deux représentations de Norma à Florence, elle est opérée de l'appendicite à Vérone. L'idée qu'elle n'appartient à personne sinon à elle-même ne l'effleurera pas avant dix ans. Pour l'instant, mal dans sa peau avec ses kilos superflus, elle ne désire que deux choses : voir son fiancé-protecteur Giovanni Battista Meneghini et se consacrer à son travail. Cela tombe on ne peut mieux. Serafin lui réserve un nouveau défi : Brünhilde à Venise. Le maestro doit y diriger la Walkyrie en janvier 1949. Forte et touchante dans ce nouveau personnage wagnérien, elle remportera un nouveau succès d'estime.

Mais le destin lui réserve une belle surprise. Parallèlement aux représentations de l'opéra de Wagner, le maestro Serafin prépare pour la Fenice de Venise les Puritains, l'opéra de Bellini, dont le succès repose en grande partie sur les épaules de l'héroïne. Grippée, la célèbre soprano italienne Margherita Carioso est contrainte à l'annulation. A neuf jours de la première, Serafin s'affole. Qui peut remplacer Carioso ?

 

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