Vincenzo BELLINI (1801 - 1835)

Issu d'une famille de musiciens, il fait ses études au Conservatoire de Naples où il est l'élève de Furno, Tritto et du directeur Zingarelli (1818-1824). Il se lie à cette époque avec Francesco Florimo, qui deviendra son biographe. Pendant ses études, il compose l'opéra semiseria Adelson e Salvini (Naples, 1825) qui remporte un tel succès que Bellini reçoit une commande pour le Teatro San Carlo. L'opéra héroïque Bianca e Femando (Naples, 1826) - au second nom sera substitué celui de Gernando par respect pour la royauté - reçoit le même triomphe. Très impressionné, l'imprésario Barbaja engage Bellini à écrire un opéra pour la Scala de Milan. La tragédie romantique Il Pirata (Milan, 1827) marque le début d'une longue et fructueuse collaboration avec le poète Felice Romani. Bellini est parvenu à une telle renommée que Vaccaj se voit annuler à son profit la commande d'un opéra destiné à l'inauguration du théâtre Carlo Felice de Gênes. Bellini, pressé par le temps, adapte et améliore, avec l'aide de Romani, Bianca e Femando (Gênes, 1828), qui retrouve son titre original. Dans La Straniera (Milan, 1829), Bellini pousse à l'extrême la simplicité lyrique et suscite une controverse opposant les partisans et les détracteurs de ce nouveau " canto declamato ". L'échec de Zaira (Parme, 1829), d'après le roman de Voltaire, tient surtout à l'entêtement de Bellini qui refuse de confier le livret à un poète local pour préserver sa collaboration avec Romani. Il réutilisera une grande partie de la musique dans I Capuleti ed i Montecchi (" Capulets et Montaigus ", Venise, 1830), les deux opéras faisant appel à un héros travesti.

Avec La Sonnambula (Milan, 1831), opéra semiseria sentimental, Bellini parvient à la maturité de son style, mais c'est la Norma, représentée la même année à la Scala, qui est considérée comme son chef-d'œuvre, malgré l'échec de la première représentation. Giuditta Pasta tenait le rôle-titre dans les deux opéras. Sa commande suivante, la tragédie historique Beatrice di Tenda (Venise, 1833), est retardée à la suite d'un différend avec Romani qui aboutira finalement à leur rupture, chacun imputant à l'autre l'échec de cet ouvrage. Pour échapper au scandale que provoque sa liaison avec Giuditta Turina, Bellini part pour Londres où il découvre Maria Malibran qui deviendra l'interprète idéale de sa musique. Il se rend ensuite à Paris où il compose pour le Théâtre-Italien. Sur un sujet historico-romantique, le comte PePoli lui donne le livret d'I Puritani di Scozia (" Les Puritains ", 1835). Créé avec une distribution d'étoiles (Giulia, Grisi, Rubini, Taraburini et Lablache), l'ouvrage s'impose d'emblée. Bellini remanie I Pulitani pour Naples, à l'intention de la Malibran, et mourra avant d'avoir mené à bien de nouveaux projets en compagnie de Romani - avec lequel il s'était réconcilié.

Bellini incarne la tradition lyrique italienne dans son sens le plus strict. Il a eu un impact plus important à l'étranger que ses compatriotes; son influence sur Chopin est manifeste. Le style de Bellini se caractérise essentiellement par son aisance mélodique. Il a orienté la tradition du bel canto vers une expression plus naturelle.